Jour 2 - La descente de l'Amazone !
2eme jour.
Arrivée à Macapa après 12h de bus, Nous prenons deux taxis pour nous amener au porto de Greco a 25 km de la. Encore une fois (mais pourquoi ???) les 2 chauffeurs déboulent à tombeaux ouverts dans les rues défoncées des bas-quartiers endormis. Au point que notre chauffeur a failli exploser par 2 fois 2 de ses roues dans l'incapacité d'éviter d'énormes nids de poules mal éclairés par ses phares défectueux. Nous avons eu chaud !
La decouverte du bateau dans ce petit port côtier est un nouveau moment d'enthousiasme. Dans les lueurs de l'aube, apparaît majestueusement Ana Beatriz II, navire typiquement amazonien comme en voit dans les films d'aventure.
Bien que l'heure soit particulièrement matinale, on nous laisse monter à bord et déposer nos sacs.
Visite des lieux qui commencent à s'animer. Nous admirons l'activite intense des bateaux qui déchargent leur cargaisons de poissons et d'acai (fruit amazonien dont les bresiliens sont friands et avec lesquels ils font notamment des sorbets et des jus)
Petit déjeuner œuf - sandwichs dans une "lanchonete" et retour au bateau pris d'assault avant l'heure du départ ...
Dans un joyeux chahut-bohut, les Brésiliens prennent places sur les 3 ponts du bateau, c'est à dire installent leurs hamacs. Nous sommes impressionnés par le nombre de personnes qui vont pouvoir ainsi voyager (et dormir!) avec enfants (à plusieurs dans un hamac) et bagages (installés sous les hamacs)
Ce voyage est visiblement pour eux un grand événement et procure une grande excitation.
A 10:15, nous partons dans un grand coup de trompe et voyons le quai s'éloigner avec les nombreuses familles agitant encore leurs bras.
Le jeu qui suit pour nous consiste à découvrir quel trajet le capitaine va emprunter. La route principale tire droit vers la mer, pour revenir ensuite après avoir longé le littoral dans l'embouchure où se situe Belem. Un trajet qui nous semble risqué car le bateau a peu de tirant d'eau pour prendre la mer ... Nous optons donc plutôt pour les multiples bras du fleuve qui constituent un labyrinthe contournant l'île de Marajo par le Sud. Mais comment se retrouver dans ses méandres ? L'avenir nous donnera raison et nous passerons notre temps à scruter sur notre GPS les choix d'itinéraire du capitaine... en cherchant à les anticiper. Thierry, en tant que marin averti, s'avère le meilleur !
Nous profitons au maximum de la vie à bord qui nous réserve en permanence des surprises et une plongée au cœur de cet univers brésilien amazonien.
La joie de vivre, la gentillesse des passagers, leur installation désordonnée, les filles sont coquettes, la musique omniprésente, les conversations enjouées ...
Tout le monde semble heureux de partager ce moment de voyage et à n'en pas douter, des amitiés se seront nouées pendant ces 24H.
Les repas sont également un moment exotique !. Un buffet est installé sommairement dans le petit carré du bateau et les passagers - après une queue interminable dans la bonne humeur - s'installent à leur tour avec leur assiette en plastique dans le bruit assourdissant du moteur. Mais pour 15 réais le repas, personne ne pense à se plaindre. Même le moteur de rechange du bateau complètement démonté à proximité ne dérange pas. Le mécano en train de changer les coussinets de bielles de ce 6 cylindres Marine utilise le congélateur comme établi ... sans que cela gêne personne !
Le bar a l'arrière du bateau est ouvert en permanence : bière fraîche et musique forte, il est l'endroit privilegié des jeunes!
Nous assistons à un bel exemple de solidarité spontanée. A l'approche des habitations le long du fleuve, les passagers jettent dans l'eau des sacs en plastique bourrés de cadeaux pour les enfants vivant la dans une totale simplicité. Ceux-ci accourent avec leurs barques pour repêcher ces dons de vêtements pour l'essentiel.
Nous terminons la journée par une remontée au couché de soleil puis au clair de lune magnifique. Nous nous sentons tous privilégiés de vivre ce moment exceptionnel.