Jour 20 - Salvador de Bahia
02/08/16 - la Berezina !
Aujourd'hui est consacré à la découverte de Salvador. Mais avant toute chose, nous nous occupons de notre moyen de locomotion. Ainsi, Serge a pris rdv a 8:00 dans un petit garage du quartier pour un graissage de la suspension et du train avant qui commençait à émettre des grincements inquiétants. Puis nous nous entassons tous dans un taxi : direction la Cathédrale de Bomfim. Le pauvre vehicule talonne à toutes les imperfections de la route (et elles sont nombreuses !), ce qui n'empêche pas le chauffeur de foncer dans les dédales de Salvador ... et de brûler allègrement les feux rouges avec une décontraction étonnante ! Cette Eglise à la réputation de guérir miraculeusement ses fidèles et un musée leur est consacré avec les témoignages de leurs guérisons : impressionnant ! Cette Eglise est par ailleurs très belle et nous ne regrettons pas le déplacement. Puis nous marchons 10 mn pour aller sur une jetée avec un beau point de vue sur Salvador. Après avoir visité le marché Modelo (sans grand intérêt), nous allons manger dans une école de gastronomie bahianaise en plein centre. C'est une excellente adresse où nous nous sommes amusés à observer la jeune apprentie maladroite prendre nos commandes et faire le service. Lorsque nous tapons le code de la carte Visa par exemple, son professeur l'intime d'un air désapprobateur de ne pas regarder. Alors dans un réflexe enfantin, elle se détourne de nous, baisse la tête et ferme les yeux ... un peu comme si elle voyait un homme nu !!! Mais le buffet est très bon et nous nous régalons de cette nourriture exclusivement bahianaise. A 14h30, nous avons rdv avec un (pseudo) guide français indiqué par notre taxi. Un brésilien bon enfant, avec une casquette de titi parisien vissée sur la tête, nous accueille. Ses premières blagues passées, nous nous rendons compte que sa maîtrise de la langue de Molière est très approximative et - quand il connaît - ses explications sont peu compréhensibles ... Mais sa bonne humeur nous convainct de le suivre et, à ses côté, nous déambulons dans le Pelorinho pendant 2:30, tentant de décrypter ses présentations, essayant d'en jauger la véracité, écoutant ses blagues dont il est seul à rire (à gorge déployée), et découvrant petit à petit sa grande notoriété dans le secteur. Le clou de cette balade est l'église de Sao Francisco (St Francois d'Assises), un monument magnifique avec son architecture originale, ses matériaux nobles (feuilles d'or, bois d'Acajou, faïences du Portugal, peintures inédites ( avec effets d'optique), et ses 36 fresques philosopho-spirituelles ... Puis nous terminons sur la terrasse d'une lanchonete dominant la baie pour admirer le coucher de soleil. Nous avons donné rdv à notre taxi (avec Chevrolet 7 places : idéal pour nous !) en bas du funiculaire Plano Pilar. Nous descendons donc par ce moyen de transport gratuit entre la haute et basse ville de Salvador, essentiel pour la population la moins favorisée. Les Brésiliens chargés de l'exploitation de ce funiculaire nous regardent intrigués. Nous n'y prenons pas garde dans un premier temps. Mais arrivé à destination, la conductrice nous somme de ne pas descendre : trop dangereux pour des gringos ! Nous l'écoutons courtoisement, sans la moindre volonté d'obtempérer : nous sommes 7, 7 gaillards, 7 aventuriers, avec en prime Francois - le rugbyman habitué des 3eme mi-temps et des 400 coups - comme arme de dissuasion ! Nous nous retrouvons donc dans la rue par nuit noire, en reconnaissant que le quartier n'est pas des plus accueillants ... Méme si nous crânons un peu, la tension est palpable parmi nous, et elle ne fait que monter quand les Brésiliens - notamment résidents pauvres du quartier - viennent régulièrement nous voir en insistant pour que nous remontions "é Muito perigoso aqui !" Nous ne savons pas quoi penser : nous ne voyons aucun danger immédiat et plusieurs personnes, dont des femmes, empruntent cette rue. Mais les personnels du funiculaire se font de plus en plus insistants, ne comprenant pas notre entêtement. Nous réalisons finalement que le taxi ne veut pas non plus venir nous chercher à cette endroit. Nous décidons donc de battre en rétraite et remontons dans le funiculaire au grand soulagement du personnel. Nous sommes perplexes : nous ne saurons jamais à quels dangers nous nous sommes exposés dans cet épisode ! Quoique ...!? La suite va nous apporter un élément de réponse !!!! Après le retour à l'hôtel, nous décidons de revenir profiter de l'ambiance festive de Salvador, comme chaque mardi soir. Nous assurons ainsi à un défilé d'une école de percussion dans les rue de la vieille ville. Moment exceptionnel où - dans un rythme de samba endiablé - chacun est invité à emboîter le pas de ces enfants des rues frappant sur leurs grosses caisses en y prenant un plaisir non dissimulé. Les 2 "grands-frères" qui encadrent cette joyeuse bande ont un mal fou à encadrer et guider cette fanfare tant les jeunes sont enthousiastes et insoumis. Le tout - percussionnistes et danseurs (dont nous !) à l'arrière - formons un défilé hétéroclite, desordonné et joyeux dont le seul but est de suivre le rythme et de respecter les quelques pas de danses appris à la va vite. Puis nous repérons les quelques tables d'un restaurant installées directement dans la rue et décidons de nous y arrêter pour le dîner. Alors que nous sommes tous installés, insouciants, un brésilien marchand de rue dépose sur le milieu de la table un couvercle en plastique bleu, avec un morceau de Sopalin et quelques cacahouètes par dessus. Nous ne prenons pas garde à la manœuvre, la pratique de donner aux touristes premièrement pour mieux quémander ensuite étant coutumière ici. La manière ensuite de déguerpir sans demander son reste est par contre plus louche ... mais nous n'y attachons pas d'importance, occupés à jouir de l' ambiance festive. C'est quand Franck commence à chercher son portable que nous comprenons rapidement ... que l'on vient de se faire berner ... sous nos yeux ! En effet, le pickpocket, en reprenant précipitamment le couvercle bleu (et laissant les cacahouètes), a récupéré subrepticement le portable qu'il avait lui même couvert avec son subterfuge ... Nous n'y avons vu que du feu ! Nous nous mettons tous en chasse du malhonnête ... peine perdu : il s'est évidemment évanoui dans la nature, son méfait accompli. Franck - habitué de l'Afrique - conserve un espoir et propose aux quelques mauvais garçons du secteur - y compris les 4 policiers à proximité ! - une bonne récompense à celui qui lui ramènera son bien (ce sont surtout les photos qu'il aimerait récupérer ...). Malheureusement, rien n'adviendra et nous en serons quitte pour une soirée gâchée. Vers minuit, la fête se termine, et les gens commencent à déserter. Quelques Brésiliens nous incitent à faire de méme mais - toujours sûrs de nos forces et un tantinet provocateurs - nous décidons d'aller boire un dernier verre. Il est vrai que nous ressentons un changement net d'ambiance. Peut-être est-ce de la paranoïa, mais certains d'entre-nous sentent que nous sommes épiés... Au moment de reprendre un taxi pour l'hôtel dans une rue un peu plus délaissée que les autres, pendant que nous nous entassons dans la voiture, un brésilien s'approche dans le dos de Francois courbé en 2 pour prendre place, et lui arrache ses 2 chaînes en or et argent. C'est la stupeur dans le groupe. On s'attaque au plus fort d'entre nous ! Ni une ni deux, Francois se jette à la poursuite du scélérat, et Franck - notre compagnon d'infortune - lui emboîte le pas. Mais les badeaux, alertés par les cris et les gesticulations, nous intiment de ne surtout pas le poursuivre. C'est la meilleure façon d'aggraver la situation ... déjà pas glorieuse ! Nous obtempérons donc et rentrons à l'hotel, penauds. C'est la Berezina à Salvador !!